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Dans un tweet récent, Emmanuel Macron, au sujet de l’affaire Navalny en Russie, a invoqué les « droits humains » au lieu des « droits de l’homme ». L’expression n’est pas anodine. Un collectif fondé en 2014, Droits humains pour tou.te.s, a interpellé les Nations Unies afin que la « Déclaration universelle des droits de l’homme », adoptée en 1948, soit remplacée par « Déclaration universelle des droits humains ». « Le générique masculin (qui n’est plus marqué par une majuscule selon les recommandations de l’Académie française) est loin d’être neutre, il invisibilise les femmes, leurs intérêts ainsi que leurs luttes. » (Le Parisien, 14 février 2021).

Cette campagne illustre encore un peu plus le caractère totalitaire des milieux intersectionnels, féministes et antiracistes. Purs produits de la déconstruction, ultimes figures du marxisme culturel, ces militants développent un totalitarisme au sens strict du mot : tout, absolument tout, dans la vie sociale, doit être passée à la moulinette de leurs obsessions idéologiques. Ils accompliraient ainsi le rêve des communistes, la table rase universelle, l’arrachement de tout un chacun à ses racines biologiques, sexuelles ou culturelles. La vieille gauche républicaine a donc beau jeu de s’insurger contre ses enfants monstrueux, son universalisme les a engendrés. De la destruction des identités régionales au XIXe siècle jusqu’à la théorie du genre et à la cancel culture, c’est la même logique déracinante.

Lutter contre cette folie au nom de purs droits individuels, celui de la liberté d’expression notamment, ne suffit pas. En effet, ces militants ont poussé la logique de la liberté individuelle jusqu’à son extrême conséquence. Le vrai clivage se situe entre les droits individuels sacralisés par les universalistes et les droits des peuples promus par les enracinés. Les uns ne s’opposent pas aux autres dans la mesure où les libertés fondamentales (droit de circuler dans son pays, droit à la sécurité, de se réunir, etc.) sont le mieux garanties au sein de nations fortes et sûres d’elles.

Parmi les droits des peuples, il y aurait celui de vivre selon son identité, grâce à des frontières étanches et sous des chefs d’Etat courageux, déterminés à en faire respecter l’intégrité. Mais aussi le droit, autant que possible, de vivre en autonomie alimentaire, dans la mesure où la souveraineté économique est une liberté essentielle, une liberté d’action comme la souveraineté politique. En effet, la liberté étant un pouvoir, une puissance, toute souveraineté est une liberté collective. Sommes-nous libres en étant incapables de nous nourrir sans l’aide de nos voisins ? Parmi les droits d’un peuple, bien sûr, il y a la sécurité physique et celle des biens. Le droit de propriété est le fondement de la vie sociale. Ce droit, au demeurant, doit être orienté vers la vie sociale. Les canons architecturaux sont aussi une source de bonheur pour les yeux qui peut constituer un droit : comme les villes italiennes médiévales et de la Renaissance étaient un « palais pour le peuple », reconnaissons à nos compatriotes le droit d’habiter un lieu édifiant.

Dès lors, on comprend que ces droits répondent à des besoins et qu’ils impliquent des devoirs de la part de toute la société. Cette conception des libertés, enracinée dans les besoins vitaux, physiques et moraux, est la plus conforme à la réalité de l’homme, qui ne vit pas que de pain et de jeux. Comparativement, les « droits de tou.te.s » sont des caprices narcissiques qui détruisent l’unité d’un peuple au lieu de le consolider.

Clément Martin

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