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Le 30 janvier, la France a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne, et ce jusqu’au 30 juin 2022. C’est à ce titre qu’Emmanuel Macron a pris la parole face aux eurodéputés, leur annonçant ses ambitions pour la présidence à venir. Sans surprise, les orientations annoncées par le président de la République française sont à l’image du projet politique mené pendant son mandat national : règne du vide, bien-pensance, et autoritarisme mou.

La mort tiède annoncée de l’Union européenne

Parmi les objectifs annoncés par Emmanuel Macron, une place importante a été donnée à la « lutte contre les inégalités hommes-femmes », « la protection de l’environnement » ou encore « la reconnaissance du droit à l’avortement ». Derrière ces éléments de langage se dissimule le spectre d’une bien-pensance cadavérique, qui cache sous des slogans épuisés la défaite du culte du « Progrès » en Europe. Bien que le mythe de l’écart salarial entre hommes et femmes a été démonté depuis longtemps (notamment par l’INSEE[1]), la lutte contre ce faux problème est davantage un signe de ralliement au féminisme ambiant permettant de poursuivre la vieille lune de gauche (quand bien même celle-ci serait centriste et managériale) de l’ « émancipation ». Après tout, il est bien normal de s’évertuer à conserver l’emploi de Marlène Schiappa.

La « protection de l’environnement » est, quant à elle, la mise en place d’une politique d’austérité forcée (notamment via les taxations incessantes) visant à gérer des économies nationales endettées, déficitaires et en perte de vitesse. La réduction massive du train de vie qui va s’abattre sur les classes moyennes et populaires européennes sera faite au nom de la lutte contre le changement climatique ou de la préservation des sols, fournissant ainsi aux élites progressistes et mondialistes l’alibi parfait pour conserver l’assentiment des gouvernés, irrémédiablement voués au déclassement.

Enfin, la cimentation du « droit à l’avortement », dans un contexte démographique catastrophique pour l’Europe, tient d’une politique tout simplement suicidaire. Sans même parler de la question de fond qu’est la légitimité de ce droit, la crise de natalité que subissent les populations européennes est un enjeu crucial qui mérite une réponse de grande envergure. À la place, on se contentera d’importer des trombes d’immigrés pour remplacer les enfants que les Européennes n’auront pas fait, avec toutes les catastrophes que cela implique.

L’Union européenne sans l’Europe ni les Européens

Le discours d’Emmanuel Macron révèle l’état désastreux de la classe politique européenne. À la fois pour ce qu’il dit, mais peut-être et surtout pour ce qu’il ne dit pas.

À aucun moment, la question de la définition du but premier de l’Union européenne n’est posée. Jamais les questions diplomatiques ou relatives à la défense de notre civilisation par rapport aux puissances émergentes (Chine) ou agressives (Turquie) ne sont mises sur la table. Certes, Emmanuel Macron a invoqué la nécessité de « rétablir le dialogue avec la Russie », sans jamais définir les moyens susceptibles d’encourager les Russes à nous écouter, et alors même que l’Europe s’est depuis longtemps enfermée dans une diabolisation stérile de Vladimir Poutine.

Emmanuel Macron a certes évoqué la « promotion » de la culture européenne, mais il est facile d’anticiper que cela signifiera bien plus l’Eurovision que l’Iliade ou les Chevaliers de la Table ronde. La déclaration du président français, qui compte bâtir un « projet commun respectueux des singularités et des identités de chacun », est d’autant plus ironique pour celui qui considérait qu’il « n’y a pas de culture française ». Sans parler de sa politique, tout entière tournée vers l’Afrique ou les musulmans.

Quel projet pour la civilisation européenne ?

Face au vide de la conception européenne de Macron, il est nécessaire de repenser en profondeur la nature profonde et la fonction à laquelle l’UE devrait se destiner.

On ne peut bâtir un projet politique satisfaisant sur l’UE actuelle, à mi-chemin entre un grand marché, un centre d’accueil pour migrants et une bureaucratie liberticide. La vocation de l’UE, c’est de constituer un organe politique qui représente et défend les intérêts de la civilisation européenne sur la scène mondiale. Cette vision implique de travailler selon quelques principes simples.

Premièrement, l’Europe est le sanctuaire des Européens, ce qui signifie que les autres peuples du monde n’ont pas pour vocation à venir vivre chez nous, à transformer notre culture et à défigurer notre mode de vie. Il est primordial d’amorcer une politique européenne identitaire : remigration et promotion de notre culture millénaire.

Deuxièmement, face au lent déclin des États-Unis et à la montée en puissance de la Chine, l’Europe doit faire valoir ses intérêts internationaux et refuser d’être la sphère d’influence d’autres puissances, ce qui nécessite de penser la défense européenne et la diplomatie européenne.

Ce qui est certain, c’est que l’Europe, au même titre que la France, mérite mieux et a besoin de bien plus qu’une classe politique de managers médiocres pour relever les défis à venir.

Clément Martin

[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/4514861

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