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Le terme a de quoi surprendre. « Nouvelle gauche identitaire ». Il avait été utilisé dans les colonnes du Figaro pour évoquer Sonia Mabrouk, journaliste, et Matthieu Bock-Côté, essayiste, qui conspuent le « fanatisme identitaire » des théories indigénistes.

Ces deux auteurs croient en l’assimilation, Sonia Mabrouk en est l’un des exemples. Cependant, ils vivent encore dans le mythe d’une société multiraciale apaisée où, par la raison toute-puissante, on viendrait à bout du « totalitarisme diversitaire ». La journaliste de Europe 1 a notamment apostrophé Eric Zemmour en lui demandant si, elle, « musulmane », était une Française comme les autres ? Bien sûr, si on la prend aux mots, la réponse est « non ». Car l’islam est en guerre ouverte contre l’ancienne chrétienté, c’est-à-dire l’actuelle Europe, depuis ses origines. Comment une personne se définissant « musulmane » peut-elle se définir comme aussi Français qu’un paysan bourguignon de père en fils ou un descendant de croisé normand du XIIe siècle ?

La révolte de la droite et de la gauche républicaine, tendance IIIe République, universaliste et polie, contre le wokisme nous laisse un goût d’inachevé. Des journaux comme Marianne ou Le Figaro montent au créneau contre l’indigénisme avec les mêmes arguments qu’on a pu autrefois utiliser contre les Identitaires. Certes Sonia Mabrouk et Bock-Côté récusent la théorie de la « tenaille identitaire », qui met sur un plan d’égalité l’islamisme qui tue et le « populisme ». Mais l’assimilationnisme n’est pas la réponse à un phénomène qui ne peut être résumé à une énième mutation du marxisme.

Le wokisme surfe sur une réalité : le besoin d’identité enracinée, communautaire. Le multiculturalisme a démultiplié ce besoin. Chassez le naturel et il revient au galop. Mais l’assimilationnisme, idéologie du métissage dans sa version bleu-blanc-rouge, est incapable de relever ce défi du besoin identitaire, absolument vital chez tout individu qui se questionne sur le lien entre passé, présent et futur qui l’habite.

L’indigénisme devrait réveiller chez les Français de souche la conscience d’être les véritables « indigènes » de la France, les autochtones qui ne se laisseront pas « grand-remplacer » sans bouger. La « nouvelle gauche identitaire » est certes un marxisme culturel. Mais elle pose les bonnes questions sur l’irréductibilité d’une identité ethnique qu’on n’efface pas en brandissant Victor Hugo et une bouteille de vin rouge. La France n’est pas qu’une civilisation littéraire et un amour du terroir. Chaque peuple a son génie particulier et doit lutter pour le conserver et l’enrichir.

Plutôt que de rester dans une pure dénonciation du wokisme, chevauchons-le au profit d’une réalité intemporelle : de la même manière que l’Afrique est africaine, l’Europe est européenne et doit le rester.

Clément Martin

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