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À l’heure où ces lignes sont écrites, la Russie vient d’envahir l’Ukraine, dans le cadre d’une « mission de maintien de la paix ». Cette décision fait suite aux tentatives échouées d’Emmanuel Macron de convenir d’une solution garantissant la paix entre Kiev et Moscou. Après chacun des deux entretiens entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron (le 7[1] et le 20 février[2]), ce dernier s’était vanté d’avoir trouvé un terrain d’entente qui éviterait l’escalade des violences. Quatre jours après le dernier face-à-face entre Paris et Moscou, la Russie lançait l’assaut. Cet épisode illustre à la fois la théâtralité du gouvernement Macron autant que l’impuissance française et européenne actuelle.

L’agitation au service de l’illusion

La conception « jupitérienne » du pouvoir revendiquée par Emmanuel Macron était un slogan habile, une tactique marketing de bas-étage consistant à promettre le retour de l’autorité au sommet de l’État. Bien entendu, la réalité est rapidement apparue au grand jour : Macron gouverne comme un manager tyrannique, usant de son faible pouvoir pour humilier les Français honnêtes (mesures sanitaires, répression des Gilets jaunes, ensauvagement par l’immigration) tout en acceptant toutes les concessions à l’international. L’enjeu pour le chef de l’État est crucial : alimenter l’illusion d’une continuité gaullienne (équilibre et puissance française) dans les questions internationales, alors que le dossier ukrainien (parmi d’autres) révèle au contraire le fait que la France soit devenue une « puissance de moyenne impuissance », qui continue à jouer le rôle suranné de l’arbitre de l’Europe, sous la risée des puissances américaine et russe.

Plus que jamais, la nécessité vitale de la « forteresse Europe »

Mais plus encore que la faiblesse de l’État hexagonal, la crise russo-ukrainienne illustre à quel point la construction européenne actuelle, basée sur l’échange des migrants et des marchandises, l’inclusivité, la bureaucratie et l’Eurovision, est incapable de faire respecter les intérêts de la civilisation européenne sur la scène internationale. Bâtie comme un simple agrégat économique au service des « droits de l’Homme », l’Union européenne se retrouve comprimée entre les velléités hégémoniques des États-Unis à l’Ouest et de la Russie à l’Est et passe à côté de son rôle historique : celui de donner naissance à une diplomatie européenne cohérente, soucieuse de défendre les Européens dans un monde de plus en plus conflictuel. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que certains Européens patriotes soutiennent la Russie de Poutine de façon précipitée, par réflexe de rejet envers l’intelligentsia occidentale formée au discours de Washington.

Mais comme toujours, la réalité est plus complexe et nécessite de briser les réflexes faciles. Sans une prise de conscience de leur destin commun, les Européens seront condamnés à demeurer des peuples satellites des deux empires qui les encerclent. Le temps est venu de tenir un nouveau discours à l’Europe, celui de l’auto-détermination, de l’identité et de la puissance, seul capable de nous redonner notre liberté et notre indépendance.

Clément Martin

[1] https://www.la-croix.com/France/Emmanuel-Macron-rendra-Russie-Ukraine-7-8-fevrier-2022-02-04-1201198537

[2] https://www.france24.com/fr/europe/20220220-ukraine-un-entretien-de-la-derni%C3%A8re-chance-entre-macron-et-poutine

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