Dimanche 29 janvier se tenait le second tour de la primaire visant à désigner le candidat du PS. Il opposait Manuel Valls, ancien Premier ministre, et Benoît Hamon, ancien ministre de « l’Économie sociale » puis de l’Éducation. Ce duel aura permis de mettre en lumière l’évolution importante qui est en train s’opérer au sein de la gauche.
Valls et Hamon incarnaient deux lignes au sein du PS : l’une « républicaine » plutôt attachée à la laïcité, l’autre « post-républicaine » qui par clientélisme électoral cède aux revendications communautaires islamiques. En plus du rejet de la personnalité de l’ancien Premier ministre, la victoire de Benoît Hamon consacre la victoire d’un courant idéologique qui était jusqu’à présent minoritaire au sein de la gauche.
On peut au passage noter le parallélisme entre les primaires des Républicains et celles du PS : des deux côtés on trouvait un candidat se voulant intraitable (Valls et Fillon) contre un candidat se voulant accommodant (Hamon et Juppé) avec les revendications communautaires. Signe que la ligne de fracture liée à la question identitaire parcourt tout le spectre politique français. La ressemblance n’est cependant pas complète, puisque dans le cas de la primaire de gauche c’est « l’accommodant » qui a gagné ; il est vrai que Juppé, s’il faisait lui aussi des appels du pied grossiers aux musulmans – au point que les Frères musulmans ont appelé à voter pour lui sur les réseaux sociaux -, n’a pas particulièrement bénéficié de leurs voix. Il aurait du se souvenir que les musulmans avaient été 86% à voter en faveur de François Hollande en 2012 [1].
Aux primaires socialistes par contre, ils se sont mobilisés massivement pour Benoît Hamon. À Trappes par exemple, la participation au deuxième tour était en hausse de 90%. Est-ce étonnant dans une ville où 70% de la population est musulmane [2], au point que certains l’ont renommée le « Trapistan » ?
La gauche de Benoît Hamon a bien compris tous les avantages qu’elle pouvait tirer du vote communautaire musulman. Alexis Bachelay, porte-parole du candidat Hamon, affiche sans honte sa promiscuité avec le Comité Contre l’Islamophobie en France (CCIF). Il s’agit de l’une des émanations de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), faux-nez des Frères musulmans. Il répond à leurs tweets [3], partage leurs publications Facebook [4] et assiste même à leurs dîners – payants – de soutien [5]. Quant à Hamon lui-même, il est « fier » d’avoir été surnommé « Bilal » et est allé manger un couscous pour fêter sa victoire. Il a même été qualifié par un ministre en exercice de « candidat des Frères musulmans » [6].
Complaisante envers l’islam et intransigeante quand il s’agit des crèches, renonçant à l’assimilation et œuvrant de fait pour le multiculturalisme, préférant les Français de papiers et même les étrangers au peuple historique de France, c’est bien une gauche « post-républicaine » qui a gagné dimanche avec Benoît Hamon.
Cette gauche déclare que « derrière ce mot communautarisme […] il y ait une volonté de dire que l’islam est incompatible avec la République. Ça n’est pas vrai ! » [7] Cette gauche va jusqu’à relativiser l’existence des zones interdites aux femmes, comme ce bar à Sevran qui a défrayé la chronique, en prétextant que « historiquement, dans les cafés ouvriers, il n’y avait pas de femmes… » [8] Cette gauche pratique le clientélisme électoral le plus outrancier, en proposant un revenu universel. Qui en profiterait le plus, sinon les populations immigrées qui sont structurellement plus dépendantes des aides et plus au chômage ?
Pour le moment, aucun candidat n’avait pu arriver premier à gauche en s’accommodant du communautarisme islamique. La victoire de Benoît Hamon nous montre que cela est désormais possible.
Thierry Dubois
[2] www.valeursactuelles.com/societe/trappes-lislamisme-vaincu-la-republique-60974
[3] https://twitter.com/ABachelay/status/672106168685326336?ref_src=twsrc^tfw Marwan Muhammad alias @Marwan_FX est le Président du CCIF. Il a depuis effacé son Tweet de soutien, que l’on peut voir capturé ici : https://www.fdesouche.com/814419-quand-le-porte-parole-de-benoit-hamon-draguait-les-islamistes-du-ccif#
[5] https://twitter.com/ABachelay/status/469913166416052224?ref_src=twsrc^tfw