Combien de fois les identitaires ont entendu cette critique… « Vous mettez de l’huile sur le feu ». Les crimes commis par les immigrés clandestins, eux, ne mettent pas d’huile sur le feu. Les attaques antifas sur les meetings de droite, eux, ne mettent pas d’huile sur le feu. La destruction de nos frontières et le saccage de notre économie, eux, ne mettent pas d’huile sur le feu… Mais nous, oui. Depuis l’attaque du rassemblement de Eric Zemmour à Villepinte, pour lancer son parti Reconquête et la campagne présidentielle, le candidat est sommé de s’expliquer. Des antifas et des gauchistes à fausses barbes (bonne idée en période de menace terroriste) débarquent au meeting de Zemmour avec des cocktails Molotov et des bouteilles d’acide mais c’est Eric Zemmour qu’on accuse.
Même rebaptisé « lanceur d’alerte », celui qui avertit d’un redoutable danger est honni. Il est l’empêcheur de tourner en rond. Zemmour, comme les identitaires, polarise. Dans une époque dure, il faut être dur. Le rôle le plus important pour un homme politique est de contraindre chacun à prendre une position ferme, à assumer sans détour ses positions au risque de se décrédibiliser aux yeux de l’opinion. Alors que les dégâts causés par l’immigration et les délires woke sont plus visibles que jamais, la gauche est globalement acculée à une position défensive. Le rapport de forces s’inverse peu à peu et cette évolution est largement tributaire de la sereine radicalité d’un Zemmour, qui fait du grand remplacement la menace n°1 et n’hésite pas à qualifier la délinquance et la criminalité de « djihad ». La polarisation est bonne. Pendant qu’un homme de droite assène, la gauche défend piteusement le bilan déficitaire de la société multiculturelle, peinant à retourner l’accusation. La peur commence à changer de camp.
Plus la gauche perdra ses nerfs et attaquera les meetings d’un Zemmour, plus son discours se répandra. La franchise et la transparence intellectuelle, les identitaires l’ont montré à de multiples reprises, sont un gage de succès. On n’avance jamais sous faux drapeau. Dans une société du spectacle où l’opinion publique est un savant mélange de conditionnement journalistique et de réactions de bon sens populaire, il faut apparaître tel que l’on est, sans prêter le flanc aux professionnels de la psychanalyse politique, sondant les arrière-pensées de façon moralisatrice. Ainsi, pour donner un exemple, le terme « remigration » est dix fois plus clair que le technocratique et abscons « inversion des flux migratoires ». La netteté dans l’expression est la plus grande force du radical. Celui-ci n’ayant aucun cadavre à cacher, il doit avancer à viser découvert et assumer son courage avec le plus grand des sourires. Trump a gagné ainsi.
Clément Martin