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« L’entreprise que nous devons mener à bien est un investissement absolument stratégique et prioritaire pour la sécurité de la nation et de ses citoyens ». Ce n’est pas une phrase de Emmanuel Macron sur le front du Covid mais une promesse du ministre de l’Intérieur polonais Mariusz Kaminski. Il s’agit d’un mur d’au moins 100 km sur la partie critique de la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, qui fait 400 km. Depuis l’été, des milliers de migrants utilisent la Biélorussie comme porte d’entrée vers l’UE. Le mur devrait être fini à la fin du premier semestre 2022 (Le Figaro, 15 novembre 2021). En 1689, déjà, les hussards polonais conduits par le roi Jean Sobieski avait sauvé l’Europe de l’invasion turque, sous les murs de Vienne. La Hongrie aussi a militarisé sa frontière il y a quelques années pour stopper l’avancée migratoire. Deux anciens pays communistes, deux pays martyrs du totalitarisme, deux pays symboles de l’espoir de résistance à la fatalité qui caractérise l’identité européenne.

Le mur, c’est le retour au réel. On peut discuter longtemps de l’aide au développement, de la corruption des potentats africains, des moyens d’empêcher les futures vagues de réfugiés climatiques (nouvel argument business des passeurs et des gauchistes) et autres stratégies dites « préventives », seuls des murs autour de l’Europe mettront un terme à l’immigration-invasion. Le niveau de vie des pays d’émigration sera toujours plus bas que celui de l’Europe, continent de l’innovation. Les habitants de ces pays nous regarderont toujours avec des yeux de Chimène, nous confondant avec un eldorado, la terre de l’abondance. L’attraction est trop forte pour ces peuples dont le faible développement économique tient à des lacunes qu’on ne comble pas avec des vœux pieux.

On ne sauvera pas le monde, que l’Européen cesse de se prendre pour un super-Kouchner, le sac de riz sur une épaule et l’argent de l’aide au Tiers-monde sur l’autre. Les peuples se sauvent eux-mêmes s’ils en ont l’énergie, les ressources ancestrales et les chefs valables. L’Européen, comme les autres, doit se sauver lui-même. Pour cela, il doit bâtir des murs. La politique, disait Richelieu, est l’art de rendre possible le nécessaire. Non de faire advenir le rêve et l’idéal. Or, un mur est à la portée de n’importe quel pays industriel doté d’une armée digne de ce nom pour le sécuriser. Construire un mur, c’est envoyer un message fort à la rue des pays orientaux : « en Europe, ils ne se laissent pas faire ». Et la rumeur populaire répand la nouvelle, de quartier en quartier : « les Européens ne se laissent plus faire ! » C’est ainsi que l’on dissuadera des milliers de candidats à l’exil de sombrer au fond de la Méditerranée, d’être exploités par des passeurs ou de voguer d’illusion en illusion. C’est ainsi que l’on assurera la sécurité de notre peuple et cet impératif vital suffit à justifier l’érection de murs partout où c’est nécessaire.

Vivent les murs !

Clément Martin

 

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