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Comment répondre aux mensonges autour des attentats ?

1. Ils disent :

«Les filières djihadistes ne recrutent et ne diffusent leur idéologie que sur internet».

2. Pourquoi le disent-ils :

Cette thèse permet à de nombreux responsables politiques de ne pas prendre la décision de fermer les mosquées qui diffusent une idéologie islamiste. En effet, si le recrutement des djihadistes ne se fait que sur internet, alors ces mosquées sont hors de cause. Par aveuglement idéologique autant que par crainte de violentes réactions, la classe politique préfère ne pas s’y attaquer. Par ailleurs, cette théorie mensongère introduit l’idée selon laquelle les djihadistes seraient majoritairement convertis et/ou français de souche (voir Argumentaire I), puisque ces derniers sont naturellement plus présents sur internet que dans les mosquées.

3. Pourquoi c’est faux :

Bernard Cazeneuve le répète souvent : 90% des djihadistes terroristes au sein de l’Union européenne le deviennent via internet. Ce chiffre, tiré d’un rapport du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam, est basé sur un échantillon de 160 familles «pas forcément représentatives de l’ensemble des familles dont les enfants sont impactés», selon le rapport luimême. Cette source n’est donc ni fiable, ni scientifique.

David Thomson, spécialiste du djihadisme, rectifie cette information :

«Avant de passer au djihadisme, beaucoup ont été sensibilisés à l’Islam par des familiers, ou dans les mosquées de musulmans très prosélytes mais non djihadistes – des salafistes, des tablighis… Internet intervient ensuite, lorsque les convertis se coupent de ces milieux quiétistes qu’ils jugent compromis par leur acceptation des pouvoirs séculiers. […] Bref internet ne s’oppose pas à la prédication humaine : il amplifie le phénomène.» (Atlantico, 24/03/2016)

La thèse de la radicalisation islamiste par internet a été définitivement discréditée par l’Unité de coordination de lutte antiterroriste (UCLAT) pour laquelle «le déclencheur est dans 95% des cas lié à un contact humain, c’est-à-dire la rencontre avec un intégriste» (Rapport de février 2016).