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Depuis la Manif pour Tous de 2012 jusqu’au récent Convoi de la liberté en passant par les Gilets jaunes ou les différentes manifestations anti-pass, la vie politique française est, depuis un moment, émaillée de mouvements sociaux de masse dont le signe distinctif est d’avoir été impulsés par des idées de droite, et qui comptent parmi ses rangs une proportion massive de Français de cette famille politique.

Drapeaux bleus et gilets jaunes

La Manif Pour Tous, qui s’était formée en 2012, fut un tournant – non seulement du fait de l’ampleur des effectifs mobilisés (un million selon les organisateurs de la manifestation du 24 mars 2014) mais surtout par l’identité de ses participants. Alors que le terrain de la contestation de rue était le pré carré de la gauche et de l’extrême gauche depuis des décennies, la droite française se montrait enfin prête à battre le pavé pour défendre ses idées et ses intérêts. Coup d’éclat symbolique, la mobilisation contre le mariage homosexuel n’en fut pas moins un échec. La loi Taubira est passée, et les manifestants catholiques ne reçurent aucune rétribution de la part du gouvernement.

Le mouvement des Gilets jaunes, démarré en 2018, compte parmi les épisodes les plus marquants de la Cinquième république. Motivé à l’origine pour protester contre l’exploitation fiscale de la classe moyenne et des classes populaires de souche, la nature hétéroclite du mouvement l’a rendu vulnérable aux diverses récupérations de la gauche et de l’extrême gauche. Capitalisant sur la défiance du peuple de droite envers ses représentants ainsi que sur la dépolitisation et le manque de culture politique des modérés et des apolitiques, la gauche a réussi à transformer (puis tuer) ce qui fut un mouvement enraciné, populaire et exigeant un renouvellement des élites politiques en un énième carnaval pour l’assistanat, le progrès et l’immigration.

Quant aux manifs anti-pass, il est difficile d’estimer leurs conséquences (ou leur absence).

Ce qui explique l’échec (relatif, on va le voir) de ces mouvements, c’est en premier lieu la démission de la droite par rapport à son électorat : alors que la gauche n’a aucune honte à employer ses appareils politiques (syndicats, partis, collectifs) pour noyauter ces mouvements et y infuser leurs idées, la droite rechigne. Les Gilets jaunes de droite furent laissés orphelins, destinés à fléchir sous l’influence grandissante de la gauche dans les cortèges et les médias. Sans structure politique, le champ libre a été laissé à la gauche pour prendre en main la contestation populaire de la France périphérique et transformer des revendications populistes, antifiscalistes et tendanciellement hostiles à l’immigration en jérémiades pour le socialisme et l’ouverture des frontières.

Faut-il soutenir la mobilisation ?

Mais si ces mouvements n’ont pas réussi à forcer le gouvernement à battre en retraite sur sa politique, doit-on pour autant en conclure qu’ils sont une perte de temps, ou pire, un risque inutile à prendre ? Certainement pas.

Pour nombre de Français qui ont subi la propagande de l’Éducation nationale et des médias dominants, ces mobilisations de rue constituent la première opportunité pour se repolitiser, s’intéresser à l’avenir de leur pays et reprendre leur destin politique en main.

En outre, ces mouvements permettent d’entériner dans la tête de tout un chacun que la droite est devenue la famille politique qui rassemble le peuple français, celui des classes populaires et moyennes blanches et de la bourgeoisie patriote. Descendre dans la rue permet également de faire comprendre au pays entier que la droite est capable de mobiliser des effectifs colossaux, et que nous constituons une réalité qui refuse de disparaître.

Enfin, les manifestations sont également un lieu de socialisation, et donnent l’occasion de rencontrer d’autres Français prêts à s’investir pour leur civilisation. La politique est une activité éminemment sociale, et la droite ferait bien de s’en souvenir, si elle veut continuer à combattre pour ses idées.

Il est encore trop tôt pour prévoir l’issue de la mobilisation du Convoi de la liberté. Mais il n’est sûrement pas trop tard pour participer aux convois (ou, à défaut, aux rassemblements statiques) pour aller à la rencontrer de ce pays qui refuse de mourir, et de donner une aide précieuse à ces manifestants, bien souvent néophytes de la politique.

Clément Martin

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