LGBTQIA+. Ça donne le tournis et on ne se fatiguera pas à vous l’expliquer, chacun sait très bien de quoi il s’agit : le mouvement homosexuel et ses dérivés, avec ses revendications pro-mariage, adoption et PMA-GPA, ne vit et prospère que dans la surenchère. Il faut allonger toujours plus l’acronyme pour donner l’impression d’une multitude foisonnante, et toujours croissantes, de nouvelles identités sexuelles. Donner l’impression de la masse, démultiplier la pression des marginaux sur les « normaux », sur nous, pauvres hétérosexuels blancs : « binaires » et « non-racisés ». Avant, quand on était un Blanc dans les années 90 et 2000, il fallait s’excuser : « moi, je n’ai pas d’origine », lâchait le petit Nicolas, tout penaud, devant Abdelkader. Heureusement, les wokistes nous épargnent cette honte avec le nouveau concept de « demi-sexuels ». Attention, ceux-ci ne sont pas des « asexuels » un peu plus libérés. C’est plus complexe… « Un nouveau monde s’est ouvert à moi. Je n’étais pas anormal, j’étais juste demi-sexuel » avoue Maxime, 25 ans (7 sur 7, 1er septembre dernier). Le terme existe depuis 2006 et a même son drapeau : trois bandes horizontales, blanche, mauve et grise de haut en bas, avec un triangle noir, pointe vers la droite, sur le bord gauche. Depuis 2019, le site de rencontre Tinder offre la possibilité de se dire « demisexuel ».
Alors, pour qu’elle suscite une nouvelle classification et, surtout, pour qu’elle apparaisse d’abord comme problématique aux premiers intéressés, que veut dire cette nouvelle orientation sexuelle ? « La demisexualité signifie qu’une personne ne ressent une attirance sexuelle que lorsqu’elle se sent fortement connectée à une autre personne », explique le sexologue Mieke Mievis. « Par exemple, un demi doit d’abord passer du temps avec une personne ou avoir de bonnes conversations avec elle avant de pouvoir plonger dans son lit. Si un demi ne ressent pas ce lien émotionnel, il ne ressent pas d’attirance physique. Et même alors, un demi ne ressent pas nécessairement le besoin de sexe, mais bien de cette connexion émotionnelle. » Il y a des variations : « Un demi a besoin d’une semaine de conversations intenses, un autre d’une soirée agréable sur le canapé, avec une personne qui demande avec intérêt comment les choses se passent. Ainsi, même au sein d’une même communauté, de nombreuses variations sont encore possibles. »
Cela ressemble à un sketch des Inconnus, à une bonne grosse blague… Le fameux « demi-sexuel » n’est rien d’autre qu’une personne à peu près normale, qui n’envisage pas d’avoir des relations sexuelles avec le premier venu sans un minimum de discussion, de partage, bref sans intérêt mutuel entre les deux personnes. Pourquoi, alors, « demi » ? Vaut-il moins, cet handicapé de la lubricité, que les autres « communautés sexuelles » ?
Le wokisme remet tout en cause pour enfermer ensuite chacun dans une nomenclature dont les intellectuels de la mouvance ont la clef bien cachée au fond de leur orgueil dément. Ils redécouvrent l’eau chaude et nous vendent un « liquide révolutionnaire aux propriétés thermiques saisissantes »… Les woke déconstruisent pour rebâtir, tout branlant, un édifice de narcissismes collectifs où chacun s’affirme de façon névrotique sur le plan sexuel dans une société où l’affirmation culturelle est réservée aux extra-Européens. Le wokisme est la maladie des Européens qui ont renoncé à leur dignité identitaire. Chassez le naturel, il revient au galop.
Clément Martin