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On ne compte plus les délires woke imposées aux universités, aux grandes enseignes, aux compagnies aériennes, avec la suppression de « Mesdames, Messieurs » et autres actes de soumission.

On oublie que le wokisme n’est pas arrivé à l’improviste, comme un voleur à l’arrachée, dans nos sociétés. Une certaine faiblesse a préparé le terrain. Il y avait plusieurs signes inquiétants depuis plusieurs années.

Ainsi, bien avant l’écriture inclusive à base de points, tel que « tout.e.s », il y avait le fameux « Bonjour à chacune et à chacun », ou « Bonjour à tous et à toutes ». Ces innovations ridicules et fausses du point de vue de la langue, parce que le masculin est universel en français (comme lorsque l’on dit « l’homme » pour signifier l’humanité), manifestent une vision extrêmement individualiste des relations sociales. On ne s’adresse plus à un ensemble, quand on dit « Bonjour à toutes et à tous », mais à des catégories orgueilleuses de reconnaissance. Pire encore, avec le « chacune et chacun », qui voit l’orateur s’adresser à chaque individualité égocentrée, et non à un corps. L’individualisme narcissique de la société moderne est la matrice du wokisme.

Le retrait de la mention « Madame » dans les administrations est aussi une victoire passée inaperçue, mais précoce, du wokisme. Bien que celui-ci n’était pas encore apparu sur la scène médiatique francophone. Par volonté bornée de mettre fin à une identification jugée « patriarcale », au nom d’une conception émancipatrice de la femme, on a noyé toutes les femmes sous l’étiquette généraliste de « Madame ». On n’a pas compris, puisqu’on étai ivre d’idéologie, que le « Mademoiselle » est un titre, comme « Maître » pour un avocat ou « Docteur » pour un médecin. Dire « Mademoiselle » est un geste de reconnaissance pour la singularité d’une femme non-mariée, c’est l’expression d’une générosité sociale puisque l’on admet, de façon claire, la diversité du corps social. Dernier vestige de l’Ancien régime, le « Mademoiselle », dans une République égalitariste jusqu’à la folie, devait tomber. Il y avait pourtant des femmes fières de se faire appeler « Mademoiselle », même des dames d’un certain âge, qui tenaient à cet élément caractéristique de leur identité.

Le wokisme, comme toute révolution, est vainqueur par un mélange de bons sentiments et de terreur inoculé aux tièdes et aux mondains, qui par un excès de bienveillance pavent le chemin de l’enfer. C’est pourquoi le débat avec les woke, utile médiatiquement lorsqu’il est public, ne vaut guère dans la vie de tous les jours. L’enjeu, bien au contraire, est de sauver les gens normaux, les Français lambdas, de la contamination.

Clément Martin

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