Saint-Gaudens, Saint-Brévin les Pins, Decazeville, Forges les Bains, Trégunc ou encore Saint-Denis-de-Cabannes sont quelques-unes des centaines de communes françaises concernées par l’accueil des « migrants » permettant ou tentant ainsi de désengorger la tristement célèbre « jungle de Calais ». Si certains édiles locaux se sont portés volontaires pour accueillir ces milliers de clandestins, beaucoup d’autres se retrouvent dans des situations plus que difficiles, malgré l’engagement du gouvernement pour que « cette opération se déroule dans une démarche de dialogue et de concertation préalable et en tenant compte de la capacité d’accueil mais aussi des conditions économiques, sociales et financières des communes ».
En effet, l’état n’ayant consulté que rarement les élus locaux, refusant même la tenue d’un référendum populaire comme à Allex dans la Drôme, et encore moins la population, première concernée par ces mesures, les maires se retrouvent en première ligne face aux mécontentements de leurs administrés d’un côté et la pression exercée par les préfets, représentants légaux de l’état de l’autre.
Comme l’a si bien dit Christian Abrard, sous-préfet de la Loire :
« La décision est prise, donc ce n’est pas un marchandage. Nous disons simplement au maire: présentez-nous des projets, nous les prendrons en compte en priorité ».
Nous sommes bien loin des démarches de dialogue et de concertation proposées par l’état qui, se rendant bien compte du peu d’enthousiasme soulevé par la politique gouvernementale auprès des populations, tente un passage en force. Peut-être pense-t-il, comme Bertold Brecht, que « le peuple a par sa faute perdu la confiance du gouvernement. Il convient donc pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ».
On pourrait être démoralisé et se croire désarmé face à cette situation qui semble inéluctable. Pourtant à Sisco cet été, ce sont des pères de famille qui sont montés en première ligne pour défendre des jeunes du village pris à partie par des racailles. L’affaire fit beaucoup de bruit, tant de bruit qu’on ne peut s’empêcher de faire une relation de cause à effet quant à la décision de l’état de ne pas obliger la Corse à accueillir des migrants. La Corse sera donc la seule région de métropole « sans migrants » !
À Saint-Denis-de-Cabannes dans la Loire, ce sont les mères de familles qui ont interpellées le sous-préfet de Roanne venue tenter lors d’une réunion d’apaiser les inquiétudes des centaines d’habitants présents. Les incidents de janvier dernier à Cologne sont encore dans tous les esprits, les vraies questions sont enfin posées :
« Nos enfants peuvent-ils traîner dans la rue, ils ne risquent rien ? Moi j’ai peur des vols, des viols… Qui va satisfaire leurs besoins sexuels ? (ceux des migrants) », crient des mères de famille légitimement inquiètes pour leurs enfants lors de la réunion de Saint-Denis-de-Cabannes.
À chaque réunion publique, malgré la présence minoritaire de militants d’extrême-gauche, le pays réel se déplace en nombre ne voulant plus subir ce remplacement forcé, imposé par une caste politique décalée de la réalité. Des manifestations spontanées et apolitiques s’organisent sur tout le territoire rassemblant des centaines de personnes comme à Pierrefeu, Allex ou encore Forge-les-Bains. Mais face à la volonté de l’état, face au système et face aussi, parfois, à une volonté de récupération électoraliste, ces mères et pères de famille se sentent souvent seuls, désorganisés, voire abandonnés.
Il devient clair face à cette volonté de nos « élites » de nous imposer ce grand remplacement que seule la volonté du peuple fera plier le système. Autrement dit la peur d’événements immaîtrisables, d’une révolte populaire. Mais si « la république gouverne mal, elle se défend bien » d’autant qu’elle se méfie de cette France bien élevée qui commence à perdre patience.
C’est à nous, militants, anciens militants, cadres politiques formés et aguerris, connaissant et maîtrisant les règles de l’Agit-pro et de la communication politique de composer cette première ligne de pères de famille comme le disais très justement Cyril Raul dans un article précédent. Être le fer de lance de ces groupes de citoyens qui face à l’urgence se rassemblent pour tenter d’inverser le cours de l’histoire, se battant pour leur village, leur famille, leur terre, leur héritage.
Hic et Nunc. Ici et maintenant, avec les nôtres.
Jérôme Gerber