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Comment répondre aux mensonges sur la bataille de Poitiers ?

1. Ils disent :

La bataille de Poitiers n’a pas eu lieu et si elle a lieu ce n’était pas à Poitiers et ce n’était en aucun cas pour arrêter une invasion mais tout au plus pour mettre un terme à une razzia.

2. Pourquoi le disent-ils ?

Si la négation de l’existence de la bataille de Poitiers est confidentielle et peu sérieuse, nombreux sont ceux qui cherchent à relativiser son importance. Il s’agit de nier qu’il ait pu exister une invasion planifiée de la part des troupes arabo-berbères. Les Européens doivent être les seuls, et les premiers, à qui l’on puisse reprocher une opération de conquête comme on le fait régulièrement pour les croisades dont on occulte par ailleurs complètement l’importante vocation défensive. Dans la société du « vivre-ensemble » où la question de l’islamisation inquiète le plus grand nombre, il est gênant qu’une des batailles les plus prestigieuses de l’histoire de France soit celle qui ait mis un terme à la conquête musulmane de l’Europe.

3. Pourquoi c’est faux :

La bataille de Poitiers a bien eu lieu et s’inscrit dans un conflit de plusieurs décennies qui s’est achevé par la victoire définitive des Francs sur les envahisseurs arabo-berbères. Le Languedoc et une partie de la Provence (appelée alors Septimanie) ont été occupés par les arabo-berbère pendant plus de 40 ans et Narbonne n’a été libérée qu’en 759 par Pépin le Bref, fils de Charles Martel.

Comment expliquer que le nord de la Gaule n’ait pas été un objectif de conquête alors que le sud de celle-ci a été occupé des décennies ? Après la conquête de toute la rive sud de la Méditerranée, de l’Espagne et de l’échec devant Constantinople, les envies de conquête des troupes musulmanes auraient-elles soudain disparues une fois arrivées en Provence ? Il est plus raisonnable de penser que ce sont les batailles de Toulouse (721), de Poitiers (732) puis les opérations de Pépin le Bref et de Charlemagne qui sont parvenues à y mettre un terme.

Même si la bataille de Poitiers avait été une simple contre-razzia, cela n’enlèverait rien à son importance. Les razzias, au-delà des pillages, étaient des opérations de reconnaissance en force qui permettaient de tester les défenses ennemies. Si les Francs ne s’étaient pas montrés à la hauteur lors de la bataille de Poitiers, il est évident que la Gaule aurait connu le sort de l’Espagne conquise quelques décennies plus tôt.