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Les trois départs de feux à la cathédrale de Nantes ont détruit entièrement un orgue du XVIIe siècle, fruit du travail d’artisan qui caractérise l’ingéniosité et la tension vers le Beau dans la civilisation européenne. Mépris incroyable à l’égard d’une foi bimillénaire qui a fait notre continent, destruction volontaire d’un trésor comme les autres nations n’en connaissent pas : on est sidéré par l’inconscience des incendiaires devant la splendeur d’un chef-d’œuvre gothique comme les touristes en visitent, fascinés, chaque année.

Remarquons qu’après Grenoble (l’incendie de Saint-Jacques en 2019), c’est encore une capitale de l’extrême-gauche qui est le siège d’une attaque anti-chrétienne. De plus, la nuit suivante, c’est la cathédrale de Rennes, autre ville rouge, qui a été la cible d’une tentative d’incendie criminel, heureusement sans suite, les flammes n’ayant pas dépassé les portes du lieu saint. Enfin, des militants extrémistes s’en amusent sans vergogne, à l’instar de leur slogan qui fleurit sur les t-shirts : « La seule église qui illumine est celle qui brûle ».

Quels qu’en soient la cause directe et les auteurs, l’attentat contre la cathédrale de Nantes a un responsable avéré : le clergé immigrationniste, qui confondant miséricorde et faiblesse, pèche gravement et de la manière la plus puérile en confiant la maison de Dieu à de sinistres inconnus. Cela n’est pas sans rappeler la collaboration de la paroisse Saint-Etienne du Rouvray, où le Père Hamel a trouvé la mort sous la lame du couteau islamiste : un terrain voisin de l’église avait été cédé aux musulmans pour y construire une mosquée. Retour de bâton ? Comment peut-on s’en féliciter ?

Ce serait ignorer qu’il ne s’agit pas seulement d’un prêtre qui a été tué, ou d’un lieu de culte catholique, mais d’un Européen représentant une religion qui a irrigué la France et l’Europe au Moyen Age ainsi que d’un culte qui marque de son empreinte architecturale, musicale, littéraire et psychologique une grande partie de notre identité. Que l’on soit catholique ou non, c’est un fait.

Il est clair que la faiblesse d’un certain clergé contribue de façon active aux ravages de l’immigration-invasion. Mais les prêtres sont des hommes, soumis aux erreurs de leur époque et aux mêmes mensonges idéologiques que les autres. Certes, on attend d’eux qu’ils se situent au-delà de ces préoccupations, mais c’est oublier qu’un prêtre est aussi un citoyen, fruit du temps et de l’espace. Cela n’excuse pas, mais fournit un début d’explication. Fondamentalement, le catholicisme est-il coupable de ce qui lui arrive ? Porte-t-il en lui les germes de sa propre mort ?

Au contraire, on peut trouver dans le catholicisme l’amour des nôtres avant les autres, comme le 4e commandement (« Honore ton père et ta mère ») que le Catéchisme explicite ainsi, lui donnant force d’obligation pour les catholiques : « Le quatrième commandement s’adresse expressément aux enfants dans leurs relations avec leurs père et mère, parce que cette relation est la plus universelle. Il concerne également les rapports de parenté avec les membres du groupe familial. Il demande de rendre honneur, affection et reconnaissance aux aïeux et aux ancêtres. » (article 2199).

Pour Saint Augustin, « Celui qui ne prend pas soin des siens est pire qu’un infidèle ». À la chute de l’empire romain, les évêques assurent la défense des cités contre l’envahisseur, Léon le Grand arrête Attila aux portes de Rome et les pays phares de la chrétienté, de l’Espagne à la Serbie, constitueront un bouclier défensif au profit de l’Europe, en face de la marée islamique. Aux sièges de Belgrade et de Vienne, à Malte, à Lépante, des moines capucins ou franciscains, connus pour leur pauvreté extrême et leur ascèse exigeante, mais aussi des Hospitaliers, mèneront les plus farouches guerriers au combat. Le bienheureux Marco d’Aviano, Saint Jean de Capistran, le pape Saint Pie V qui réunit plusieurs royaumes et républiques de la Méditerranée nord-occidentale contre les Turcs à Lépante – brisant l’expansionnisme maritime ottoman, etc. Bien sûr, le meilleur exemple pour nous autres Français demeure Sainte Jeanne d’Arc, qui combattit sans haine mais avec détermination : « Si Dieu aime ou non les Anglais, je ne sais. Mais ils seront tous boutés hors de France, sauf ceux qui y périront. »

Il n’y qu’à partir de la fin du XIXe siècle, lors de son ralliement à la République en 1873, qui le lui rendra fort mal, que des voix autorisées dans l’Eglise développeront, lentement mais sûrement, un discours plus en phase avec les nouvelles idoles politiques : le virage mondain. Et encore faudra-t-il attendre les années 60, et uniquement en Occident, pour que l’immigrationnisme se répande dans le clergé. Bien que le pape François lui donne une audience importante, le phénomène est donc très circonscrit dans l’histoire et l’espace, relativement marginal à l’échelle de l’histoire de l’Église. Pour retrouver le chemin de l’intérêt européen, l’Église doit donc faire le ménage chez elle et retrouver sa pureté. Quant aux militants identitaires, autant fils des Celtes, des Francs, d’Athènes et de Rome que de Compostelle, ils n’ont pas fini de dénoncer le clergé immigrationniste tout en défendant l’Église, la plus vieille institution de notre continent, encore debout après 2000 ans d’existence tumultueuse.

Clément Martin

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