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Pour la philosophe Hannah Arendt, le totalitarisme n’est pas nécessairement un régime politique, comme le IIIe Reich, l’URSS ou le régime nord-coréen. C’est une dynamique, une tendance sociale impulsée et mise en œuvre par différents acteurs : gouvernement, médias, artistes, enseignants, etc. Le totalitarisme peut donc se développer dans l’opinion publique sans contrainte aussi forte que des peines de prison ou des exécutions sommaires. Il suffit de conserver les vagues apparences d’un Etat de droit comme le nôtre et, concrètement, de pourrir la vie des gens au quotidien par l’introduction d’un « Pass sanitaire ». Vaille que vaille, on s’y soumet par manque de conscience politique générale, d’attachement aux libertés, d’organisation et de solidarité dans la résistance…

Le totalitarisme se distingue, de surcroît, par son caractère totalisant : une idée, ou une idéologie, s’appliquant à tous les domaines de la vie (couple, éducation, culture, aménagement urbain…) est totalitaire. L’antiracisme est devenu totalitaire, le « communisme du XXIe siècle » selon Renaud Camus. Apologie du métissage dans la publicité, « métissage culinaire » à la mode, enseignement de « l’ouverture à l’Autre » à l’école, etc.

Un nouveau totalitarisme a surgi : le covidisme. Soit la peur irraisonnée d’une maladie qui peut, certes, foudroyer certaines personnes fragiles, surtout les séniors atteints de comorbidité. Mais dont les mesures d’endiguement (confinement, isolement, fermetures d’écoles, Passe sanitaire) provoquent un trouble social plus néfaste que le mal lui-même. Il n’y a qu’à voir l’explosion de la consommation d’antidépresseurs, les retards de langage chez les enfants confrontés à des enseignants en masque, les couples et les familles victimes de violence domestique, les suicides, etc.

Comme l’an dernier, Noël est en sursis. Comme l’an dernier, on se demande s’il faudra couper la bûche en deux et manger dans deux pièces différentes, ainsi que le proposait Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP[1]. « Noël menacé par la 5e vague de Covid ? Cela dépend de nous, alertent les chercheurs ». Voici le titre d’un article du Huffington Post[2], révélateur d’une mentalité culpabilisatrice à l’égard des Français. Autrefois, le totalitarisme s’affichait franchement : le « guide suprême » assumait sa volonté de domination pour, disait-il, le « bien du peuple ». Désormais, les privations de liberté ne seraient que la conséquence malheureuse du mauvais comportement des réfractaires au covidisme. Ou comment, selon la logique plutôt libérale du couple liberté-responsabilité, on arrive finalement à justifier le totalitarisme.

Ce dévoiement intellectuel touchera bientôt tous les domaines. On parle déjà, la ministre de la Transition énergétique Barbara Pompili l’a promis, d’interdire l’accès aux centres-villes pour les « voitures polluantes »[3]. En attendant, pourquoi pas, un passe sur la consommation éco-responsable pour limiter la consommation des gens, chose d’autant plus facile à mettre en œuvre si l’on fait progressivement disparaître les espèces. On n’a jamais autant limité les libertés des gens au nom même de la responsabilité individuelle. Cela porte un nom et a déjà été analysé au XVIe siècle par Etienne de la Boétie : la servitude volontaire.

Clément Martin

[1] 24 novembre 2020, https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/confinement/video-confinement-a-noel-on-coupe-la-buche-en-deux-et-papy-et-mamie-mangent-dans-la-cuisine-preconise-le-professeur-salomon_4193521.html

[2] 3 décembre 2021, https://www.huffingtonpost.fr/entry/noel-menace-par-la-5e-vague-de-covid-cela-depend-de-nous-alertent-les-chercheurs_fr_61a8c04ce4b0451e5511e84a

[3] France Info, 28 mars 2021, https://www.fdesouche.com/2021/03/28/loi-climat-et-resilience-les-vehicules-pas-assez-propres-seront-interdits-de-centre-ville-dans-les-grandes-villes

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